32. THÉORIE DU DR VAN LISBETH

 

Elle était grande et brune. Sous ses fines lunettes d’écaille, un masque de chirurgien lui barrait le visage. Elle lissa une mèche de fil opératoire, l’enfila dans le chas d’une aiguille puis plongea ses deux mains dans la chair palpitante.

Le Dr Solange Van Lisbeth officiait à la clinique des Mimosas, à Clamart, dans la banlieue parisienne. Quand Isidore Katzenberg et Lucrèce Nemrod la repérèrent derrière une porte vitrée, la chirurgienne, entourée d’un essaim d’assistants en blouse lavande, était en train de farfouiller dans le corps d’un gros barbu endormi, bardé de tuyaux, dans le nez et dans les bras. Ses gestes étaient calmes, précis, sereins, comme si elle se livrait à une messe. De temps à autre, elle tendait une main et, sans qu’elle prononce un mot, elle recevait aussitôt entre ses doigts l’instrument nickelé adéquat. L’opération touchait à sa fin. La chirurgienne recousit l’épiderme humain, comme on referme un couvercle.

Les deux journalistes la rejoignirent au moment où, gants et masque ôtés, elle se frottait énergiquement les mains devant un lavabo. Ils se présentèrent comme envoyés du Guetteur moderne et elle consentit à répondre à leurs questions.

Son visage nu était grave, son regard droit indiquait un tempérament fort. Elle demanda à ses interlocuteurs de bien vouloir l’attendre le temps qu’elle se change et revint très vite pour leur proposer de l’accompagner à la cafétéria de l’établissement.

Dans les couloirs circulait toute une cohorte de patients en peignoir-éponge. Emirs du pétrole, stars du rock ou vedettes de cinéma, tous arboraient des lunettes noires et étaient généralement suivis de gardes du corps au cas où des fans excessifs ou des ennemis politiques les auraient pourchassés jusqu’ici. Une musique d’aéroport flottait dans les corridors comme pour rasséréner tout ce petit monde. La clinique des Mimosas était synonyme de luxe et de calme pour ceux qui avaient les moyens d’en acquitter les tarifs prohibitifs.

A un croisement, des panneaux indiquaient des directions : « bloc opératoire », « salles de repos », « laboratoires » et « CIRC ». « Réservé au personnel accrédité », était-il précisé sur la pancarte du CIRC.

Isidore Katzenberg demanda la signification de ce sigle.

— Centre d’Implants et de Recherche sur les Cellules, précisa la doctoresse. C’est là que les chercheurs de l’établissement mettent au point les techniques de greffes d’avant-garde qui ont fait la renommée universelle de la clinique des Mimosas. Vous savez, c’est grâce à ce laboratoire que nous pouvons prétendre être la meilleure clinique du monde en ce qui concerne la tolérance des tissus étrangers après opération.

— Ce doit être rudement cher ici…, dit Lucrèce en avisant quelques tableaux de maîtres ornant les murs.

— Les prestations sont onéreuses, certes, mais l’argent est indispensable pour maintenir notre avance sur tous nos concurrents dans le domaine de la recherche pure, rétorqua le médecin. Alors que les hôpitaux publics affichent un taux de soixante pour cent de réussite pour les greffes qu’ils pratiquent, ici, aux Mimosas, nous avons soixante-quinze pour cent de réussite. Cela nous vaut un afflux de clients du monde entier et légitime nos prix.

Ils arrivèrent dans la somptueuse cafétéria où ils participèrent à la cérémonie du « café dans le gobelet de polystyrène ». La boisson était sans saveur, mais la chaleur amère fut très appréciée par la chirurgienne dont les nerfs avaient été mis à rude épreuve durant l’opération.

Elle engouffra une cigarette et se mit à aspirer très fort le tube de papier blanc pour remplir ses poumons de l’apaisante nicotine. Pouvoir du végétal sur l’animal.

— En fait, nous n’avons qu’une seule question à vous poser, dit Lucrèce Nemrod. D’où venons-nous ?

La chirurgienne hésita entre plaisanter ou répondre sérieusement. Elle choisit finalement de boire d’un trait son café.

— Vous savez, mon cursus est assez spécial. J’ai une formation de chirurgienne mais j’ai aussi suivi de solides études de biologie des cellules pour me spécialiser dans les greffes. En m’intéressant à la genèse des cellules, à leur mode d’organisation et de tolérance entre elles, j’ai compris pourquoi certaines s’acceptaient et d’autres se repoussaient. Venez, je vais vous montrer quelque chose qui devrait vous intéresser.

Elle invita les deux journalistes à la suivre dans une salle d’expérimentation où se côtoyaient cages et aquariums. Là, elle leur montra un bocal dans lequel, en scrutant attentivement comme elle les y conviait, ils découvrirent une nuée de minuscules petits points mobiles beiges.

— Vous voulez savoir d’où nous venons ? D’eux.

Elle prit une pipette et aspira un peu d’eau remplie de vie.

— De ces bactéries, de ces êtres unicellulaires. Ils ont régné sur terre pendant des millions d’années puis, sur la fin, il y a eu transformation. De paramécies, ils sont devenus poissons.

Un aquarium plus grand renfermait de petits poissons guppys. Solange Van Lisbeth s’empara d’une épuisette, pêcha ailleurs un scalaire qu’elle déposa parmi les guppys. Plus grand, mieux denté et plus agressif, le scalaire se mit aussitôt à mordre les guppys.

Le docteur signala que si les deux visiteurs revenaient dans deux semaines, ils constateraient la disparition des larges queues multicolores des mâles guppys.

— Ils se feront plus discrets afin de ne plus attirer l’attention du scalaire prédateur. Ils transformeront leur organisme afin de s’adapter à ce nouveau facteur « perturbateur » dans leur environnement. Et tant que celui-ci restera là, il ne naîtra pas un seul petit mâle à large queue multicolore. Ainsi fonctionne l’évolution et il est possible de l’observer ici en accéléré et en direct. Si, en revanche, on retire le scalaire de leur aquarium, les guppys retrouvent leurs couleurs flamboyantes, plus seyantes pour capter l’attention des femelles.

Elle expliqua que les modifications du milieu extérieur contraignent les cellules à se transformer.

— Il en va exactement de même pour l’homme. Il s’est adapté.

— A quel « élément perturbateur » ?

— Le Rift. Le creusement du Rift a contraint les premiers pré-humains à vivre dans la savane déboisée. Là, il n’était plus possible pour eux de grimper dans les arbres pour se protéger de leurs prédateurs. Ils ont donc dû se redresser pour pouvoir les voir venir de loin par-dessus les herbes hautes. Et, à force de se dresser par crainte d’être attaqués, ils sont passés de « régulièrement arboricoles et exceptionnellement bipèdes » à « régulièrement bipèdes et exceptionnellement arboricoles ».

La peur des prédateurs… Lucrèce se remémora le dessin sur l’évolution dans le bureau du Pr Adjemian. Le petit poisson questionnant sa maman. Quels sont ceux qui sont sortis de l’eau ? Quels sont ceux qui ont évolué ? Les angoissés. Ceux qui avaient peur. Les mécontents. Ceux qui voulaient que le monde change. Elle aurait pu ajouter les paranoïaques. Ceux qui voyaient des dangers partout ou qui voulaient anticiper les problèmes à venir.

Solange Van Lisbeth se voûta et mima un singe penché.

— Le fait de se dresser sur deux pattes postérieures a libéré les pattes antérieures, expliqua-t-elle. Du coup, devenues libres, les mains pouvaient tenir des bâtons comme autant d’armes pour combattre.

Le fait d’être debout a ouvert la porte à d’autres changements, tel celui opéré dans la charpente osseuse. Debout, le bassin devient panier et retient les viscères. La jonction de la colonne vertébrale et du crâne s’effectuait auparavant latéralement. Avec la station debout, elle a basculé en dessous, ce qui a permis au crâne de se développer en volume puisqu’il n’était plus bloqué par la mœlle épinière.

— Il passera ainsi de 450 à 1,000 cm3 en l’espace de deux millions d’années, puis de 1000 à 1450 cm3, de nos jours, expliqua-t-elle en montrant des crânes de différents volumes.

— Pourquoi n’avons-nous presque plus de poils ? demanda Isidore Katzenberg.

— Encore une adaptation. Les poils étaient nécessaires pour que les petits puissent s’accrocher au ventre de leurs mères. Mais ils sont devenus inutiles lorsque celles-ci ont pu les prendre dans leurs bras. Ne sont restés que les poils au sommet du crâne afin de le protéger du soleil.

— Et les sourcils ?

— Un gadget. Ils sont demeurés pour servir de petites éponges en cas de pluie.

La théorie énoncée par le Dr Van Lisbeth avait pour nom « le transformisme » et avait été élaborée en 1815 par Jean-Baptiste de Lamarck, selon elle véritable et seul fondateur de la paléontologie humaine moderne.

— Quelle différence entre le lamarckisme et le darwinisme ? demanda Lucrèce Nemrod, retrouvant sur son calepin le cours darwinien du Pr Conrad.

— Pour les darwinistes, les humains sont des animaux qui disposaient par hasard des gènes aptes à leur permettre la station debout. Pour les lamarckistes, n’importe quel animal est capable, si nécessaire, de transformer ses gènes, expliqua le Dr Van Lisbeth.

Avec un petit sourire, elle conclut :

— Hum, les idées de Lamarck permettent à tout un chacun de conserver l’espoir de s’améliorer. Alors qu’avec Darwin si on n’est pas bien né, on est fichu.

Dans un local avoisinant, divers fœtus flottaient dans des bocaux de formol. Il y avait là des embryons humains, mais aussi des fœtus de lézards, de singes et de plusieurs mammifères.

— Au cours de son évolution de neuf mois, un fœtus humain recommence l’histoire de son espèce.

La doctoresse fit le tour de la pièce. Dans un bocal, se distinguait tout juste une lentille rose : un embryon humain de six jours, en tout point semblable à l’un des protozoaires croisés plus tôt. A côté, un embryon de douze jours présentait une petite forme allongée, nantie de gros yeux.

— N’est-il pas identique à celui d’un poisson ? Au commencement nous avons été poissons, remarqua-t-elle. A trente et un jours, l’embryon humain ressemble à un lézard, à neuf semaines à un rejeton de musaraigne et à dix-huit semaines, il n’offre strictement plus aucune différence avec celui d’un singe.

Lucrèce notait à toute vitesse, très impressionnée.

— Comme si chaque humain récapitulait dès avant sa naissance tous les épisodes précédents de l’histoire de l’humanité, murmura Isidore Katzenberg, lui aussi fasciné.

— Le mystère de la forme des chiffres, chuchota Lucrèce Nemrod, en retour. 1, 2, 3, 4, 5. Tous les stades d’évolution de la vie, nous les réapprenons juste avant de naître.

— Qu’est-ce que vous dites ? demanda la chirurgienne, intriguée.

Lucrèce Nemrod se retourna et désigna derrière eux les singes vivants placés dans de grandes cages.

— A quoi vous servent ces singes, ici ?

— Ils sont là pour les greffes. Les hommes ayant quatre-vingt-dix-neuf pour cent de gènes communs avec les chimpanzés, il est donc possible de prélever certains organes pour remplacer ceux des humains défectueux. Plus nous serons capables d’effectuer des greffes à base de prélèvements sur des animaux, moins il sera nécessaire d’avoir recours à des banques d’organes. Avec tous les excès que cela comporte.

— Quels excès ? s’étonna Lucrèce Nemrod.

— Dans les pays du tiers-monde, les pauvres vendent un par un leurs organes rien que pour pouvoir manger. Des reins, des poumons, des cornées… Des bandits s’attaquent à des vagabonds pour leur en voler et les vendre à des cliniques véreuses. Tout un commerce est ainsi né tant la demande est grande et l’offre rare. L’alternative saine à la pénurie de donneurs volontaires reste donc les greffes à partir d’animaux presque compatibles avec les humains, en l’occurrence les chimpanzés.

Mais elle expliqua que les chimpanzés eux-mêmes n’étaient pas tous égaux en la matière.

— Seuls les bonobos du Congo possèdent quatre-vingt-dix-neuf virgule trois pour cent de gènes communs à l’homme, meilleur gage de réussite. C’est donc sur eux que nous avons concentré nos efforts.

Solange Van Lisbeth sortit un jeune bonobo de sa cage. Il se blottit aussitôt tendrement dans ses bras, tel un enfant en quête d’affection. Il se pencha ensuite vers Lucrèce Nemrod, tout près, et joua avec ses cheveux roux comme pour s’en faire une perruque.

— Les bonobos sont des singes extraordinairement intelligents. Ils vivent en tribus. Ils règlent leurs conflits en jouant et en faisant l’amour. Ils sont toujours prêts à jouer. C’est un grand signe d’intelligence.

Solange Van Lisbeth tendit une balle au petit singe et, au dernier moment, la cacha derrière son dos. Le petit singe essaya de trouver dans quelle main se trouvait l’objet et poussa des petits soupirs de joie quand il réussit.

— Malheureusement les bonobos sont en voie de disparition. On ne les trouve qu’au Congo, et là-bas les gens les mangent comme un mets de choix. Alors on tente de les faire se reproduire ici, en captivité. Le problème est que le bonobo ne supporte que la vie sauvage. Il n’accepte de se reproduire en captivité que s’il se sent parfaitement bien. Et il ne se sent bien que si on le stimule en permanence.

Le Dr Van Lisbeth emmena les journalistes dans une pièce contiguë. C’était une salle de jeux. Ici, les cages étaient équipées de serrures à code et les singes devaient former des phrases cohérentes pour pouvoir en sortir.

— Qu’est-ce qu’une « phrase cohérente » ?

— Une phrase comprenant un sujet, un verbe et un complément. Les mots sont remplacés par des idéogrammes.

En effet, sur les touches, on voyait des têtes de singe, des bananes, des objets…

Dans d’autres cages, des singes s’escrimaient sur les serrures codées afin d’obtenir l’aliment de leur choix.

— Quand l’esprit des bonobos est stimulé, ils se sentent bien et acceptent de faire des saillies. Par contre, s’ils restent enfermés comme au zoo, ils deviennent mélancoliques et se laissent mourir. Quelque part dans ces cages nous essayons de leur faire croire qu’ils continuent d’évoluer.

La plupart des bonobos qui les entouraient semblaient en effet particulièrement vifs. Certains, dès l’entrée des humains, avaient cessé de jouer avec leur serrure pour observer le comportement des intrus avec une acuité presque dérangeante.

— Vous appartenez au club « D’où venons-nous ? ». Vous deviez donc bien connaître le Pr Adjemian, intervint Isidore Katzenberg.

— Je le connaissais, en effet, répondit Solange Van Lisbeth.

— Plus que bien, insista le gros journaliste. Vous avez même vécu quelques mois ensemble, après son divorce.

— C’est vrai, mais comment pouvez-vous être au courant ?

Isidore Katzenberg sourit.

— Je n’en savais rien. J’ai dit ça au hasard.

La chirurgienne eut un geste évasif.

— C’est de l’histoire ancienne, tout cela remonte à fort loin. Nous nous sommes séparés, il y a déjà de longues années. Nous n’en étions pas moins restés très proches. J’ai été bouleversée par son assassinat.

Elle s’interrompit et dévisagea les deux journalistes comme si elle se demandait si elle pouvait leur faire confiance ou non.

— D’autant plus bouleversée, reprit-elle après un temps d’hésitation, que moi aussi, après avoir reçu nombre de lettres de menaces, j’ai vécu tout récemment des événements plutôt inquiétants.

— Racontez-nous, demanda Isidore Katzenberg de sa voix la plus douce.

 

La scène s’était déroulée la veille au soir. Solange Van Lisbeth était occupée à installer un chimpanzé bonobo dans une cage d’adaptation nantie d’une serrure neuve lorsque, soudain, avait surgi un grand singe qu’elle ne connaissait pas, lequel avait refermé d’un coup la porte, brouillé les codes de sortie et puis s’en était allé. Elle en était convaincue, l’animal n’appartenait pas à la clinique des Mimosas, dont chaque primate lui était familier. Elle s’était débattue avec la serrure, essayant vainement chacune des phrases logiques habituelles susceptibles de la débloquer.

— Ce n’était peut-être pas un singe mais un homme déguisé en singe, suggéra Lucrèce Nemrod.

La doctoresse jugea la chose plausible. Elle n’avait pas eu le temps d’examiner longuement le primate inconnu, mais la phrase choisie pour briser le code ne pouvait émaner que d’une intelligence avancée.

— Qu’était-ce ?

— « Singe aime Humain. » Et ce n’est pas moi qui ai fini par la découvrir mais le chimpanzé bonobo dont je m’étais retrouvée à partager la cellule, avoua-t-elle.

Solange Van Lisbeth soupçonnait des associations de lutte contre la vivisection d’être à l’origine de cette mauvaise plaisanterie. Elle avait tout un tiroir plein de missives du genre, « Fichez la paix aux animaux », « On te fera subir ce que tu leur fais subir », « Les hommes connaîtront le sort qu’ils réservent aux bêtes. »

— Ces gens ne comprennent pas que l’expérimentation animale est indispensable si l’on veut éviter l’expérimentation sur les humains, dit-elle.

— Comment votre agresseur s’est-il enfui ? interrogea Isidore Katzenberg.

La fenêtre était ouverte. Homme ou singe, il s’était élancé et avait bondi de branche en branche, en s’y retenant par les bras.

— Vous êtes vraiment sûre qu’il ne s’agissait pas d’un de vos bonobos ? s’enquit Lucrèce Nemrod.

— Convaincue. Il n’en manque aucun ici et, d’ailleurs, ce primate-là était, il me semble, un peu plus grand qu’un chimpanzé.

Isidore Katzenberg se pencha à la fenêtre et considéra le parc. L’arbre qui surplombait le mur d’enceinte était particulièrement haut et ses branches les plus basses s’élevaient à près de deux mètres au-dessus de plates-bandes fleuries qui n’avaient pas été piétinées.

— Si c’était un homme, c’était pour le moins un acrobate doué, constata-t-il.

— Un acrobate, dites-vous ? Je n’y avais pas pensé.

Elle fronça les sourcils.

— … Un acrobate, pourquoi pas « une » acrobate ? L’ex-femme du Pr Adjemian, habituée elle aussi du club « D’où venons-nous ? », a pratiqué le cirque.

— Comment se nomme-t-elle ? demanda Lucrèce en serrant son stylo.

— Sophie Eluant. C’est une riche héritière. Vous avez sûrement lu ou entendu la publicité : « Les charcuteries Eluant, on en mange depuis la nuit des temps. » C’était Adjemian qu’on voyait sur les affiches, c’était sa voix qu’on entendait à la radio. Ils avaient passé un accord : sa femme finançait ses recherches et ses fouilles paléontologiques, lui offrait en échange son image de marque de savant pour ses produits.

— Mais ces publicités ont disparu depuis un moment, remarqua Lucrèce Nemrod.

— Bien sûr. Ils se sont fâchés, ont divorcé et l’accord n’a plus tenu. En outre, Adjemian était peu à peu devenu un végétarien militant. Vous vous imaginez la tête de son épouse ! Une industrielle de la charcuterie mariée à un apôtre du végétarisme…

La journaliste rousse consulta son calepin.

— Le nom de Sophie Eluant n’apparaît pas dans la liste des membres du club « D’où venons-nous ? ».

— Parce qu’elle ne venait aux séances qu’à titre d’invitée. Elle n’a rien d’une scientifique. En tout cas, j’en suis certaine, elle a été acrobate et elle est parfaitement capable de s’élancer de branche en branche à travers les arbres, juste en se tenant par les mains.

 

Le Père de nos pères
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